1ère partie : Le grand saut.
Il faisait nuit, et dans le ciel dégagé, de nombreuses étoiles brillaient. Alors notre hérisson sortit de son logis. Il était heureux. La pluie, qui tombait depuis des jours, avait cessé. Le ciel était, enfin, sans nuage et il pouvait la voir briller au-dessus de sa tête, grande, ronde, blonde comme des épis de blés, et pleine, en plus.
Il aimait tant la regarder. Des fois, elle ne lui laissait voir qu’un croissant. D’autres fois, elle jouait à cache-cache et disparaissait. Quand il en manquait un bout, notre porc-épic attendait qu’elle soit pleine, c’est comme ça qu’il l’aimait.
Et c’est comme ça qu’il voulait l’atteindre. Il voulait la voir de plus près, la toucher. Il voulait décrocher la lune… et la garder pour lui. C’est normal, il l’aimait… Pour ça, il était prêt à tout pour y arriver.
C’est sa rondeur qui l’attirait le plus. Alors, lui aussi, il se mettait en boule, pour montrer à la lune qu’il est rond, comme elle. D’habitude les hérissons « se mettent en boule » quand ils sont en colère. C’est de là que vient l’expression. Et dans cette position il la regarde et s’endort. Il rêve qu’il la rejoint…
Quand il a commencé à s’entrainer pour monter aux arbres, notre hérisson aurait pu se décourager, devant l’ampleur de la tâche. Mais il continuait à grimper de plus en plus haut, de plus en plus vite. Parfois, il tombait, mais il se relevait et continuait son entrainement. Il avait un but : atteindre le sommet du plus grand arbre de la forêt. Le tout, avant le lever du jour…
Il y avait beaucoup de spectateurs à ses tentatives et quand il décida de s’attaquer à l’ascension du plus grand arbre de la forêt. Un hêtre gigantesque, proche de la lune. Toute la forêt voulait voir ça. Il réussit son pari et escalada, en quelques heures, le grand-arbre et atteignit son sommet. Mais il était déçu, elle était là, à portée, mais il fallait sauter, sauter haut et loin, et lui, le hérisson, ne savait pas sauter…
Il s’entraînait de longues heures, à la mare, avec les grenouilles. Il s’exerçait à sauter, avec elles et « atterrissait » le plus souvent, dans l’eau. Heureusement, il savait nager, sauter c’était moins évident, mais il faisait de son mieux…
Un soir, à la pleine lune, par beau temps, Il refit l’ascension du grand hêtre et arriva à sa cime. Il reprit son souffle et observait la belle, un peu plus loin dans le ciel.
Alors, confiant, il prit son élan et sauta... dans le vide. Il tomba un peu plus bas, sur une branche bienveillante qui amortit sa chute. Il avait eu de la chance. Il resta un long moment sans bouger, à réfléchir. Elle était si proche qu’il l’avait presque touchée. Pour y parvenir, il lui faudrait voler… Mais un hérisson ne vole pas….
Découvre la suite de cette histoire dans la deuxième partie !